











Quelques photos que je voulais partager avec vous. Paysages & Abstrait
Je reviens sur une photo, Religions Urbaines, pour laquelle je n’avais pas eu le temps d’en expliquer le sens et
Qu’est-ce qu’une vie ? Une naissance, une mort et un voyage entre deux. Lorsqu’on se penche dessus, on s’aperçoit que la vie en soit est bien vide et que notre seul but en tant qu’animaux, est la reproduction et donc la transmission de notre patrimoine génétique. C’est simple et froidement vide.
Cette absence de but évident, ce néant, je le reconnais, peut aisément nous donner une sensation de vertige et de perte de repères. C’est alors que l’on tente de rattraper aux branches qui sont à notre portée, et l’une d’entre-elles, sur l’arbre des croyances, est la croyance religieuse. Il est bon de se conforter dans l’idée que la vie a un but, d’être rassuré à l’idée de l’existence d’une puissance qui connaîtrait notre raison d’être ou plus simplement l’apaisement qu’on éprouve lorsqu’on sait que quelqu’un nous protège et nous guide. Et quand bien même on ne croirait pas à une puissance supérieure, on cherche un substitut et la famille, les amis, les personnes qu’on aime, l’Homme, voire le travail ou une passion devient un élément de croyance, une branche de plus à laquelle s’agripper.
Ainsi, la question « Peut-on ne pas croire ? » n’a peut-être plus beaucoup de sens et, force est de constater que l’on croit, de toute façon, toujours en quelque chose.
Aliénation à la vérité, non aliénation de la réalité, c’est ce que représente ce cliché. Elle rejoint deux thématiques abordées : la perception du réel et le déterminisme face au stochastique. La connaissance (la lumière), aliénée (la corde) par les différentes perceptions (motif répétés sur les vitraux, mais néanmoins différents).
Le second cliché représente également le hasard apparent. Tellement de facteurs nous échappent (vitesse, sens, direction initiale, gravité, frottement, vitesse du vent, amortissement, énergie dissipée à chaque bond, point d’impact initial…) que la course de la pièce, et son but ultime semblent voués au hasard, pourtant, ce n’est pas vraiment le cas, du moins, pas dans le sens où on l’entend.
Au cours d’une intervention radio, Albert Jacquard déclara à juste titre que la réalité n’existait pas en sciences. En effet, en sciences du vivant par exemple, il est coutume d’expliquer des phénomènes de cause à effet par des modèles mathématiques. Ce sont les biostatistiques. Cependant, ces modèles ne reflète pas la réalité, ils ne font que coller au mieux aux données enregistrées selon, ce que l’ont nomme, le principe de maximum de vraisemblance. Ainsi, un modèle présentant le maximum de vraisemblance pour un jeu de données, ne décrira qu’une partie de la réalité relative à ces données et à l’instant de la mesure, mais il ne sera en aucun cas la représentation du réel, parce que le réel prend en compte une infinité de donnée. Ainsi, on touche du doit un paradoxe, celui de vivre dans un monde réel que l’on comprend sans en pouvoir en appréhender toutes les facettes : on connaît sans connaître.
Stewart s’exprime ainsi, dans « Dieu joue-t-il aux dés ? » : « Supposez qu’il existe un processus physique qui soit modélisé par ces équations [itération x->10x ; ce qui revient à se déplacer d’une décimale à chaque pas]. A la manière d’un mathématicien classique appliqué, je demande une solution au prétendu problème de la valeur initiale : étant donné un point de départ, prédisez où il va se diriger à long terme. La réponse est : « je ne peux le faire que si vous m’indiquez le point de départ avec une précision infinie. […] Mais c’est impossible sur le plan pratique […] Le modèle prédit, dans les limites d’une exactitude expérimentale, tous les itinéraires possibles, une fois que vous avez dépassé les dix premiers [termes décimaux, dans la mesure où l’on en fixe dix]. Le comportement à long terme est complètement indéterminé. D’un autre côté, quel modèle pourrait être plus déterministe que : « Déplacez-vous d’une décimale » ? ».